(holden) a conversation for starter.

A conversation for starter

Feat Holden G. Clark & Charles Nicholls.

L'avantage certain d'être un juriste et non un avocat était que la plupart des déjeuners de Charles était libre. Il pouvait donc rentrer chez lui si le coeur lui en disait, aller manger à l'autre bout de la ville, ou alors ne pas manger du tout. Evidemment, il avait de temps à autre des réunions par-ci, par-là mais l'un dans l'autre, il était plutôt libre de ses mouvements. Pourtant, trois fois par semaine – parfois plus, parfois moins en fonction de l'humeur du jeune homme et de la quantité de travail sur son bureau -, il se rendait dans le même petit restaurant pour déguster le même plat – ou plus exactement un des trois plats qui avaient su le conquérir. La Perla Bianca n'était pourtant pas un restaurant considéré comme fait pour les hommes d'affaires, mais plus pour les couples ou les soirées entre amis, mais c'était exactement la raison pour laquelle Charles le choisissait. Il y avait très peu de chance qu'il y trouve un collègue de travail et se retrouve à devoir discuter contrats, propriété intellectuelle et droits d'auteurs plutôt de pouvoir finir le roman qu'il avait en cours. Cela ne l'empêchait évidemment pas de se retrouver parfois à déjeuner avec des collègues, mais il avait également besoin de ses petites escapades pour recharger ses batteries et être plus efficace. En effet, bien qu'il soit capable de travailler pendant de longues heures et de dire adieu à quelques jours de repos pour un contrat important, il n'était pas non plus un fou de travail. Comme tout personne normalement constituée, il avait besoin de profiter de jours de repos, de se détendre et de penser à autre chose. Charles aimait beaucoup son travail, mais ce n'était pas non plus sa vie. Cependant, ce jour-là, le juriste avait oublié d'appeler en matinée pour réserver sa table préférée et lorsqu'il arriva sur les lieux, le patron lui annonça d'emblée qu'il y aurait une demi-heure d'attente avant qu'il y ait une place de libre. Commerçant, aimable et surtout attaché à Charles depuis le temps qu'il le voyait, il lui proposa de lui offrir l'apéritif ou le café pour se faire pardonner, mais il ne pouvait malheureusement rien faire de plus. Rassurant son interlocuteur d'un sourire bienveillant, le juriste haussa les épaules, et dit qu'il reviendrait le lendemain – qu'on lui garde bien une table, cette fois, même si il n'appelait pas. Mais alors qu'il s'apprêtait à quitter les lieux, il aperçut l'un de ses collègues de travail, assis seul à une table : Holden Clark. Evidemment, l'un des rares employés de la boîte avec qui il avait des désaccords. Il hésita quelques secondes, puis décida qu'il était grand temps de mettre fin à ce désaccord, et de repartir sur de bonnes bases – et, encore plus, si cela lui permettait de manger dans son restaurant favori. Même si Charles n'avait pas réellement fait d'efforts pour améliorer leur relation – principalement parce que tous deux n'avaient pas été amenés à travailler ensemble, et qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de discuter -, il n'appréciait pas particulièrement d'être en froid avec l'un de ses collègues. Surtout lui, au naturel si avenant. Il se décida alors à se rende à cette table, et aborda son collègue non sans une certaine gêne. « Holden ! Je suis surpris de t'avoir ici... C'est la première fois que tu viens ? » Il essayait de paraître détaché, mais ce n'était pas facile, sachant pertinemment qu'il était celui en tort dans cette situation. Peu importait le fait qu'il ait pu passer une mauvaise journée, ou qu'il était énervé, il n'avait pas à réserver un accueil aussi glacial à ce cher Clark, encore moins pour son premier jour. « Hey, je sais qu'on est partis sur de mauvaises bases tous les deux, mais on pourrait repartir à zéro ? Je connais les meilleurs plats de la maison. » Il hésita à tirer la chaise vers lui, mais se dit que ce n'était probablement pas la meilleure approche. Avec n'importe qui d'autre, il l'aurait fait sans hésiter, mais sur ce coup-là, il préférait être certain que Holden accepte sa présence, et se contenta alors de poser ses mains sur le dossier de la chaise en attendant que ce dernier lui réponde.